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Une grammaire tibétaine, chapitre deux
Ouvrage épuisé
« Au VIIème siècle les tibétains, dont jusque là au moins un dialecte s'était écrit au moyen de pictogrammes, décident, par amour du bouddhisme et par désir de traduire les textes indiens sacrés, de se doter d'un alphabet et d'un orthographe inspirés de ceux du sanscrit. Comment une langue, à l'origine tonale et tendant au monosyllabisme, a-t-elle pu se plier à traduire une autre langue aussi fortement organisée, classifiée, 'grammaticalisée’, que l'était alors le sanscrit ? » sKu est un vrai bonheur de recherche ethno-grammaticale, « sKu le corps, prononcer ‘cou’ ». Et pour clore, un conte où l’on apprend que les Trois Joyaux nous ont montré le chemin, croire qu’un chien y fait obstacle, c’est être bien enfant.
(Lettres d’Aquitaine, février-mars 2003)
Les sons articulés qui forment les consonnes ne se prononcent pas autrement qu’accompagnés d’une libération continue de l’air. Cette émission de l’air produit, suivant le point d’où elle a eu lieu et le degré d’ouverture par où elle s’est exprimée, différentes sonorités parfaitement distinctes et rigoureusement liées, comme le sont dans leur série les consonnes. Ce double procédé sonore simultané est ce par quoi la syllabe est formée.
sku le corps, prononcer
. . . ‘Cou’
au buste les honneurs.
Médire de
dessous la ceinture
sku drag’ un noble
à la rencontre
d’un puissant
l’écharpe de bienvenue
du mendiant
Dans le chapitre deux de sa grammaire tibétaine, Bénédicte Vilgrain propose une approche du monde tantôt élégiaque, tantôt fulgurante.