par
Triomphe-fiction
C’est ainsi, la science-fiction est désormais partout. Elle irrigue notre temps et notre espace quotidien, chaque interstice de nos vies est infiltré par des figures échappées de l’imaginaire. Nicolas Tardy se doit d’aller plus loin en réveillant notre imagination. S.F. comme Syndrome Fusionnel projette notre vision directement dans la trame du monde réel. Soudain nous apparaissent de futures stars dans une histoire de science-friction-passion-fusion qui miroite au milieu de nulle part : une constellation d’images, de paroles et de sons indéfiniment recyclés par les technologies.
S.F. comme Syndrome Fusionnel est le cinquième livre de Nicolas Tardy publié aux éditions de l’Attente.
On décode des signes. Sommes des singes à peine évolués. Le capitaine, en tenue synthétique, avec 1 clavier bien tempéré, tente de synthétiser. Il existe encore des événements troublants,
des éléments tremblants face à des trous noirs. Comme cette histoire où l’on sent bien que des couches s’entassent dans la mémoire ; celle de Debord notamment. Le docteur Badway n’avait pourtant rien diagnostiqué.
Quand la science-fiction désuète des petites productions de série B est passée à la moulinette de Nicolas Tardy, cela produit ces quarante saynètes tordantes et tordues. L'avenir s'y annonce délicat. Mais qu'est-ce qui donne à cette suite narrative une forme de poésie ? C'est que nous soyons dedans et dehors. S'il y a « Cantos des Quanta », c'est à la fois dans la parfaite panoplie (éculée) du genre et dans son dynamitage paisible. Dans les deux cas, une pièce centrale : « l'ordinateur Debord ». Pur délice de langue, alors, que cette traversée de lieux (autrefois bientôt) communs où tout est bricolé – « on vogue en plein délire » – mais tout fonctionne, où chaque mot paraît jaillire avec la fraîcheur du jeu au fil de la lecture. D'où suspens. D'où comique. Tardy cuisine de l'immédit avec de vieux ingrédients du futur : le résultat ne dépare pas dans l'impeccable catalogue de la collection qui l'accueille