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Poésie digitale après traductions automatiques
David Christoffel manipule les prothèses électroniques destinées à nos écrits pour en tirer d’étranges formulations poétiques. Il écrit : « J’appelle littéralicisme la joie venue d’un bonheur d’expression né d’une traduction trop littérale. Devant l’abrupte non-rondeur de tournures sans auteur, n’étant pas plus inventives que choisies, l’art qui consiste à les cueillir et les rogner pour ne pas les signer, est question de ne pas faire du concassement le trop-plein. » Ainsi les heurts syntaxiques des traductions automatiques sont-elles la source d’un retraitement de l’expression écrite et la matière d’un cut-up que l’on retrouve ici en belle page. Des notes au sujet de cette élaboration apparaissent en fausse page, comme projetées en cadre. Ces refenêtrages mettent le fil du texte en tension, entre critique et poésie. La mise en regard des deux textes produit des continuités accidentelles qui ajoutent une dimension supplémentaire au poème.
Mais. Ce n’est pas parce que la méfiance est de bon aloi qu’il faut se méfier de la méfiance. Par contre, il faut se méfier du bon aloi. Par exemple, le bon aloi peut entendre qu’il peut être cocasse, voire poétiquement cocasse, de faire traduire
des modèles
Ainsi, les importances originales ont été remplacées
En outre, quelques constructions nouvelles sont nées
respectivement,
des prises directes dépôt aussi.
Ces mots ne pouvaient plus naturellement participer
le 2ème décalage de son, de sorte qu’ils sont
plus semblables sous leurs formes