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Autobiographie d’un décor parisien
Suivre une femme qui crée et se déplace, explorer la notion de décor, de mouvement et d’immobilité... Ce livre n’est ni un journal, ni un essai sur un film ou un souvenir d’enfance. Découpé en 75 parties, il a subi l’influence des arbres et des rues. Parfois il marche droit, comme à longer la rue Daguerre sans faire le tour des boutiques. Parfois il bifurque, saute de branche en branche. Le documentaire Daguerréotypes d’Agnès Varda, sa carrière, les films de Jacques Demy, le Paris des années 70 et celui d’aujourd’hui, constituent les arrière-plans de cette réflexion poétique.
Lecture d'un extrait par l'autrice
Artistes de couverture :
Thématiques :
Quelle idée de prendre pour décor une boutique, pièce fermée dont on ne peut sortir sous peine de rater le client (collectionner dès à présent les petits mots de fermeture, excuses, retards, numéros de portable laissés en cas d’urgence sur la porte d’entrée), la vitre faisant mur mieux que le mur lui-même, vitre derrière laquelle l’homme ou la femme du magasin sont comme vissés dans le cadre et un jour peut-être leur donnera-t-on le droit de se rendre dans l’arrière-boutique, dans l’arrière-cour, à l’arrière-plan
de se cacher sous le comptoir
d’ouvrir une trappe
de révolutionner les rayons
vitre tu vois qui commence à m’empêcher de faire des phrases correctes, j’en perds le souffle et la respiration
j’ai besoin du retour à la ligne, du saut, de l’ellipse, que se passe-t-il ?
(ce serait une peur soudaine d’écrire en cage ? un travail sur l’enfermement ?)
Que se passe-t-il en attendant de devenir plus transparent encore que la vitre, la berner, la tromper et passer au travers ? À se croire commerçant, ou du moins immobile, à regarder autour dans cette boutique-boîte du numéro 3 de la rue (qu’on invente, qui n’est peut-être que le carnet lui-même mais dont semblerait-il les parois se rapprochent dès que survient cette impossibilité de sortir), quelques questions, d’entrée de jeu, se posent.
REGROUPER
Hughes, libraire dans Charybde 27 : le blog a écrit:L’écriture d’Anne Savelli est ce tremblement qui remue, profondément, la surface des choses, la trouble pour mieux la révéler. L’écriture un bain, comme le révélateur des photographies argentiques, une chambre claire. Écrire revient à donner à voir, autrement. A dire les angles et aspérités qui composent la linéarité apparente.
Joachim Séné dans Remue.net a écrit:Mobilisant des registres imaginaires disjoints dont elle étudie les réactions chimiques possibles, Anne Savelli excelle ici à construire une poésie analytique puissante, exigeante, qui laisse pourtant sourdre en permanence la suggestion d’une magie des lieux et des êtres, que la grisaille qui pèse si terriblement sur eux, dans les faits, n’atteint peut-être pas – et c’est bien à l’écriture de provoquer encore ce miracle-là.
Dan29000 dans Le blog de Danactu-résistance a écrit:Dans Décor Daguerre il y a des ramifications qui viennent pousser aux extrémités de chaque idée lancée partant de l’année 75, d’Agnès Varda, du cinéma en général, de la photographie, de Paris,… Il s’agit de suivre naturellement le flux d’une pensée et de tous les possibles qui peuvent naître à chaque instant, en chaque lieu. C’est cette façon de ramifier, ce vertige des possibles, c’est par cette forme mouvante que naît une inquiétante étrangeté à la lecture de ce livre, expression qui sert à Freud pour évoquer la "terreur et la sidération devant certains récits". Il s’agit ici principalement de la forme car, si Décor Daguerre se laisse porter par les jeux entre passé(s) et présent(s) d’écriture, la filmographie de Varda, le cinéma (“Insensiblement, à longer la rue, d’autres films s’invitent, on le voit”, DD, #37), la photographie, l’enfance…, le texte n’oublie jamais combien toute structure qui peut nous porter est aussi une plaque tectonique en glissement permanent et imperceptible et qu’il peut se passer quelque chose de définitif à tout moment, s’il s’agit d’eau qui coule paisiblement, alors parlons de crue soudaine.
Manou Farine dans FRANCE CULTURE a écrit:Lâcher prise et se laisser porter, envahir par Décor Daguerre, un nouveau beau moment de littérature que nous offre Anne Savelli.
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