Scènes et machines
par
Scénographie textuelle
Les arts et techniques illusionnistes et toutefois très concrets de la scénographie théâtrale se révèlent sous un jour poétique empreint de malice. Constitués de fragments prélevés dans les chapitres de "Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre" du machiniste et décorateur italien du dix-septième siècle Nicola Sabbattini, les poèmes sont accompagnés de dessins sur mesure du designer David Enon. Régi par les ficelles du sensible, ce cut-up révélateur traite de plan et d’espace, de mouvement et de lumière, et paraît traverser le temps.
Lecture d'extraits choisis par l'auteur
Thématiques :
Chapitre 1
Avis généraux
Avant toute chose
choisir (en la mesure
du possible) un lieu approprié
dessus et dessous
les nombreuses machines
en branle en vue
de ciel, de terre, de mer et d’enfer*
*Effets de lointain
que l’on recherchera
(à supposer qu’on puisse choisir à son gré)
pour susciter commodément l’émerveillement
en retour et imiter
le naturel et le vrai
Adrien Meignan dans Un dernier livre avant la fin du monde a écrit:...un petit volume où le visuel et le verbal cohabitent de manière à la fois indépendante et solidaire, ce qui fait qu’il sera délicat d’en traduire sur internet (où, d’un écran à l’autre, ce qui s’affiche change) les effets de la tourne des pages.
Philippe Annocque dans HUBLOTS a écrit:Frédéric Forte démontre que la poésie ne peut se trouver qu’avec une pratique, en écrivant ou en réalisant ce genre de travail de montage. La poésie est un exercice comme n’importe quelle discipline. Mais De la pratique pourrait aussi se comprendre d’une autre manière. On pourrait penser que Frédéric Forte puise la poésie dans le traité de Nicola Sabattini, que ce livre-là possède intrinsèquement un caractère poétique.
"De la pratique" de Frédéric Forte pour faire apparaître la poésie là où elle n'était pas prévue