Almanach pratique et poétique sur la ligne de partage des eaux
par
Poétique de la rencontre humain-paysage
Un almanach perpétuel en résistance à une vision où s’opposent nature/culture, humain/paysage, civilisation/sauvage, avec cet enjeu : au fil des saisons trouver une façon nouvelle de s’accorder au monde « qui nous entoure », comme on le dit, mais qui en fait nous constitue à chaque instant, à chaque respiration. Dans un environnement graphique riche et coloré marquant différentes rubriques réinventées (Newtopies, Cartes-au-trésor, Trucs et astuces, Questions astronomiques, Balades avec pensées sauvages…), alternent introspections, narrations et dialogues avec humains, plantes, insectes ou animaux.
Regarder un entretien avec l'autrice (Modération Jean-Antoine Loiseau. Merci à la librairie Sauramps pour son accueil.)
Deux extraits lus par l'autrice, avec interventions musicales de Jean Poinsignon.
Artistes de couverture :
Thématiques :
Extrait : "Faire cet effort insensé d'arracher nos pensées à la domestication, [...]. Et tendre tendrement, avec fougue, vers la pensée sauvage" (p. 74). Voilà, me semble-t-il, l'aspiration à laquelle Juliette Mézenc a tenté, avec succès, et à de nombreux niveaux comme nous le verrons, de donner corps dans ces "Cahiers de Bassoléa".
Pensée sauvage, refus de la "domestication", des conventions, qui se manifeste de prime abord par les aspects matériels de l’ouvrage : format insolite, diversité des supports, travail sur les aspects typographiques - alignement à droite, longueur variable des lignes, textes insérés dans des bulles ou des nuages, imprimés en biais ou en diagonale, centrés ou décentrés sur la page, variété des caractères typographiques, ou manuscrits, usage de pointillés et de lignes sinueuses ou brisées.
Pensée sauvage, refus de la domestication, des conventions littéraires aussi, et c'est un autre aspect évident. Ces "cahiers" ne ressemblent pas à ce à quoi on s'attend d'une œuvre littéraire : pas d'unité textuelle apparente, mais une multitude de micro-textes relativement autonomes, qui vont de l'entretien au poème, au mythe, au guide de randonnée, au mode d’emploi ou aux instructions, à la description botanique ou géologique, intégrés de cartes, de dessins, de photos ou de gribouillages.
Refus des règles aussi en ce que ces "cahiers" ne sont pas l'expression d'UNE voix, comme c'est généralement le cas quand UN nom apparaît sur la couverture, mais d'une multitude de voix, d'une polyphonie : voix de l'auteur-poète-narrateur, certes, mais aussi voix tierces : voix d'enfants, voix de philosophes et scientifiques, voix d'anonymes (auteurs des "phrases assassines"), et même voix des lecteurs, conviés à apporter la leur dans les "notes du mois".
Refus des conventions aussi en ce que l'ensemble de l'œuvre n'appartient à aucun des genres canoniques : ce n'est ni un roman, ni un essai, ni un poème, ni une autobiographie, tout en participant de ces différents genres - en les englobant et en les dépassant. (…/…)