Poésie d'anticipation
par
- La route est partout
- Il faut toujours garder en tête une formule magique
- Quand j'étais petite
- Toute Résurrection commence par les pieds
- Acrobaties dessinées
- Qu'un bref regard sous le calme des cieux
- DQ/HK
- Elles en chambre
- Sanza lettere
- Mémoires des failles
- Laissez-passer
- Décor Daguerre
- Colloque des télépathes
- Paysage zéro
- Nous ne sommes pas des héros
- Le pas-comme-si des choses
- La revanche des personnes secondaires
- Des espèces de dissolution
- Monde de seconde main
- Cinéma de l'affect
- J'ai conjugué ce verbe pour marcher sur ton cœur
- Centre épique
- La geste permanente de Gentil-Cœur
- Payvagues
- Discographie
- 365+1
Calendrier de l'après
365 portraits d’un « Demain » caractérisé comme un personnage, qui interrogent notre rapport au temps, à la mortalité, mais également nos ressources, nos élans. Deux principes structurent l’ensemble : la série de portraits à l’écriture condensée, et l’anaphore déployée à l’échelle du livre dont chaque poème débute par le vers « Portrait de Demain… ».
Entre calendrier de l’Avent dévoyé et anti-horloge de l’apocalypse, les niveaux de subjectivité se mêlent pour insuffler de l’énergie à l’ensemble. Une énergie destinée aux lecteur.rices afin qu’iels se sentent inspiré.es pour créer ce « +1 », ce Demain qui n’est pas contenu dans le livre.
Artistes de couverture :
Thématiques :
001.
Portrait de Demain
en ours polaire
à l’encre sympathique.
002.
Portrait de Demain
en débris de fusée,
en infime probabilité
d’impact sur zone habitée,
en risque infinitésimal
de dégâts humains,
l’infini sidéral
livré sur ton palier.
003.
Portrait de Demain
en grain de poivre
dans une mer de lait.
004.
Portrait de Demain
en mûre granulée, juteuse, sucrée,
un nuage noir au goût d’été
qui éclate sur tes lèvres.
Tantôt Demain se détache du ciel,
tantôt tu dois le dénicher,
plonger le bras dans le roncier.
005.
Portrait de Demain
aux pupilles dilatées,
tremblant derrière le rideau de scène.
006.
Portrait de Demain
en grain de sel
échoué sur l’immensité
de la toile cirée verte.
007.
Portrait de Demain
en oiseau assommé,
à terre, gisant, inerte.
Il aura volé dans tes cornées de verre.
Traction-Brabant dans Poésiechroniquetamalle a écrit:"Le futur au passé" n'est pas que "l'apanage des romanciers". Les murs murmurants de Beaumarchais et Hugo, accoisés, n'ont pas fini de saigner à blanc le bonheur exsangue. En ce sens, le livre de Thibault Marthouret est éminemment politique.
Et le politique s'exprime d'abord dans le quotidien ordinaire et infra-ordinaire. L'index thématique rédigé par l'auteur en atteste.
Claude Vercey dans Décharge a écrit:S'il s'agit là de "poésie d'anticipation", je crois qu'on peut mettre dans cette expression toute la distance de l'ironie. Toute la distance pour se rapprocher du réel. Car "poésie d'anticipation" ne signifie pas surtout science-fiction. Si l'anticipation existe, elle découle directement du présent.
Ce n'est certainement pas un appel à la révolte, mais plutôt, et plus simplement, un appel à appréhender le monde dans son immédiateté et sa richesse.
Sorento dans Babelio a écrit:Au fil des poèmes, Demain se transformera en débris de fusée, en grain de poivre / sur une mer de lait, en mûre granulée, juteuse, sucrée… Et j’ai déjà tourné la première page, je vous laisse, lecteur et lectrice, découvrir vous-même la suite de ce qui s’affirme d’abord comme un exercice d’imagination appliquée. Au fur et à mesure que se développe la construction, les poèmes – vers non mesurés – s’étoffent tout en restant pour la plupart, d’une longueur modeste, prennent substance, inventent leur propre mode d’emploi, tel que l’auteur en prend finalement conscience et peut ainsi la décrire, avec toujours la même verve
Nouveau livre de Thibault Marthouret dont j'avais aimé "Les enfants masqués", cette fois aux éditions de l'Attente (Rémi Checchetto, Marie Cosnay, Jean-Michel Espitallier, Laure Limongi...). Celui-ci est très différent. Il décline en 365 textes le principe du "portrait de Demain". Tous les courts poèmes de ce livre qu'on pourrait qualifier d'"oulipesque" commencent par "Portrait de Demain en..." et évoquent l'avenir bien sûr, tour à tour sombre, lumineux, cocasse, mais aussi notre rapport au temps (coups de griffes donnés à l'obsession de patrimonialisation française et la sclérose en cours). L'écriture est fine, précise, pleine de télescopages qui font mouche, et le ton, souvent drôle et sans concession, sait se faire tendre et vulnérable quand il le faut. Enthousiasmant !