Originaire du spectacle vivant, Delphine Ciavaldini pratique les métiers de la scène depuis 1995 en France et en Angleterre. Cette orientation, qui a commencé par les costumes et accessoires, a bifurqué au fil des ans vers la scénographie et la mise en scène (elle a notamment reçu en 2008 l’équivalent indien du Molière de la meilleure scénographie pour « The Absent Lover » ; en 2017 le grand prix de la presse du Festival Off d’Avignon pour co-mise en scène de « Les vies de Swann »). L’appréhension de l’espace et sa dramaturgie a très fortement influencé sa pratique de plasticienne. Depuis 2012 elle propose des installations qui s’apparentent à des environnements. Le visiteur qui les traverse et se meut dans les pièces devient plus qu’un spectateur. L’espace est donné en expérience. Elle construit ses installations, souvent éphémère et in situ, avec des matériaux usuels ayant déjà servi (fils de laine, papier peint, cintres, cravates, portes et fenêtres…) et les « recode » afin qu’ils nous disent autre chose de notre quotidien, des liens qui nous unissent aux nécessitées qui nous définissent. Son travail a été présenté en galeries, centres d’arts, musée, église, arboretums ou milieux urbains extérieurs, en France mais aussi au Kazakhstan (2014), en Roumanie (2015), en Allemagne (2016) et aux États-Unis (2020). Delphine Ciavaldini déploie dans ses travaux des thématiques telles que la perte de perspective dans une modernité inondée de réel, l’appropriation et la désymbolisation de la nature, la place de l’ouvrage et sa fonction dans une société mécanique objectivante.